29/11/2013
Construction de la Grande Mosquée Addawa gérée par le recteur Larbi Kechat : un futur foyer de l’Islam Radical politique à Paris ?
Dans les années 1960, la Communauté Musulmane du 19ème arrondissement de Paris quartier Belleville devenue conséquente obtient une petite salle de prière Musulmane, faisant partie d'un hotel d'un propriétaire algérien, ouverte au 15 rue de Belleville. La salle au fil des années deviendra trop petite pour accueillir les Fidèles, et devant la forte affluence, la Paroisse Catholique de Menilmontant mettra à disposition une partie de son Eglise de 1974 à 1979. Pour obtenir un édifice digne d'un véritable Lieu de Culte, un homme va structurer la Communauté Musulmane dans ce quartier nord de Paris, Larbi Kechat. Larbi Kechat, un algérien arrivé en France en 1972, va organiser l'achat d’un ancien entrepôt rue de Tanger Paris 19ème, puis l'aménager en Lieu de Culte Islamique, la Mosquée Addawa est fondée dont il deviendra le recteur.
Larbi Kechat, recteur de la Mosquée Addawa à Paris
En 1994, pour organiser le milieu associatif de la Communauté Musulmane, Larbi Kechat créera le Centre Socio-Culturel dont il est le directeur. En août 1994, il est arrêté avec une vingtaine de personnes, toutes musulmanes ou d’origine maghrébine, pour prèches anti-occidentaux rapportés en Allemagne et pour son rapprochement avec le FIS (Front Islamique du Salut) en pleine période de guerre civile algérienne. Cette opération de sécurisation orchestrée par Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur à l'époque, maintiendra Larbi Kechat assigné à résidence avec 25 membre du FIS dans l'ancienne caserne de Folembray, dans l’Aisne, puis dans Paris intra-muros, pendant près d'un an, il reprendra ses activités normalement par la suite.
En 2001, conformément à ses engagements de campagne, pour satisfaire Larbi Kechat et la Communauté Musulmane toujours grandissante de Belleville, le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë a accordé un permis de construire pour une toute nouvelle Grande Mosquée Cathédrale Addawa, au 39 rue de Tanger, toujours dans le 19e arrondissement. Le coût total de ce nouvel édifice monumental est estimé entre 15 et 17 millions d'euros.
Le futur site accueillera une salle de prière de mille six cents places surmontée d’une coupole mais aussi, côté rue, un bâtiment de sept étages avec des salles de conférence, des salles de classe et des locaux pour des activités socioculturelles. En tout, un millier de mètres carrés de salles de classe et bureaux avec façade de verre fondue dans la rue, patio oriental, deux dômes, une cantine, 100 places de parking. Les travaux avancent au rythme des dons des Fidèles par l'intermédiaire du site officiel de la Mosquée Addawa.
Projet de la future Grande Mosquée Addawa, 39 rue de Tanger, Paris XIX arrondissement
Musulmans en prières à la Mosquée temporaire Addawa
Depuis 2006, un entrepôt sert de Lieu de Culte temporaire porte de la Villette en attendant la construction de la nouvelle Grande Mosquée Addawa rue de Tanger
Pour financer la Grande Mosquée, Larbi Kechat fait également des démarches auprès de mécènes dans les pays du Moyen-Orient pour réunir des fonds privés, et espère obtenir une participation de leur part à hauteur de plus de 10 millions d'euros. Parmi les principaux mécènes participant au projet, que l'on peut voir sur la page d'accueil du site officiel de la future Grande Mosquée Addawa, on peut noter trois sommités du monde Musulman, le Cheikh Egyptien Youssef Al-Qaradawi, le Syrien Saïd Ramadan Al-Bouthi et l'égyptien Omar Abdelkafy. (hard-copy)
Quand on regarde plus attentivement le profil de ces mécènes, on est en droit de s'inquiéter quant à leur influence, leur ingérence dans les programmes, les prèches et l'idéologie islamique qui seront diffusés dans l'enceinte de la future Mosquée et se poser des questions sur les valeurs communes qu'ils partagent avec Larbi Kechat. Ces religieux sont tous issus de l'Université Egyptienne Al-Azhar qui enseigne un Islam Radical, décrit comme un système totalitaire économique, social, judiciaire et législatif sans aucune opposition politique et entièrement régi par les Loi d'Allah, le Droit Islamique, la Charia.
L'université Al-Azhar est proche idéologiquement de l'organisation politique des Frères Musulmans, organisation militant pour la construction d'un Monde Islamique dirigé par la Charia.
Le Cheikh Youssef Al-Qaradawi fait autorité dans le Monde Musulman, il est consultant religieux sur la chaîne Qatari Al-Jazira. Il dirige également en Europe le Conseil Européen de la fatwa et de la recherche. Dans ses discours et ses ouvrages, il diffuse son programme Totalitaire : la mise en place de la Charia, la conquête de Jérusalem et de Rome. Dans son ouvrage "Le Licite et l’Illicte en Islam" , il explique que tous les homosexuels doivent être exterminés (soit pendus, soit jetés du haut d’un mur), il milite également pour un antisémitisme ultraviolent, l'extermination des Juifs.
Également mécène du projet, le Cheikh Saïd Ramadan Al-Bouthi, un islamiste radical syrien dont les écrits ne laissent aucun doute sur l’idéologie qu’il propage, l’Islam doit conquérir le pouvoir dans tous les domaines : social, économique, judiciaire législatif et politique. Dans ses livres on peut trouver des citations telles que :
“Le Jihad désigne en son sens exact, la lutte pour la cause de Dieu et l’établissement d’une société islamique; le combat constitue en lui-même un aspect de cette lutte; il vise à fonder une nation islamique authentique.” [...] Quant aux « Gens du livre » (Chrétiens et Juifs), ils peuvent coexister avec les Musulmans à condition de se soumettre aux Lois qui gouvernent la société Musulmane et de s’affilier à la Nation Islamique en payant au gouvernement un tribut, l’équivalent de la Zakat imposée aux Musulmans. Cette dernière étape consacra la nécessité du Jihad dans l’Islam sous la forme définitive en tant qu’un devoir imposé aux Musulmans à toute époque, au cas ou ils disposent d’une armée suffisante."
extraits du livre « Fiqh-as-sira » p187 (1995) de Saïd Ramadan Al-Bouthi
Youssef Al-Qaradawi et Saïd Ramadan Al-Bouthi, mécènes de la future Grande Mosquée Addawa
Egalement mécène et régulièrement invité de "prestige" pour donner des conférences à la Mosquée Addawa, le Cheikh Omar Abdelkafy, qui bénéficie d'une grande notoriété internationale dans les pays islamiques, considéré parmi les prédicateurs Musulmans les plus riches du Monde, explique par exemple que le port du voile est une obligation pour toutes les Musulmanes, sinon, elles seront punies du chatiment Eternel.
Le cheikh Omar Abdelkafy à la Mosquée Addawa (porte de la Villette), le 25 Juin 2011, lors du colloque sur le thème : Occident, Islam: du traumatisme conflictuel au polarisme relationnel.
Pour avoir une vue sur la "Pensée Spirituelle" de ce grand savant, extrait d'une émission télévisée religieuse égyptienne, ou Omar Abdelkafy vient précher sa bonne Parole, morceaux choisis en italique ci-dessous (hard-copy) :
"Omar Abdelkafy - Celle qui sort les cheveux découverts au vu de tout le monde, celle-là aura commis un péché qui mérite le chatiment de la tombe.
Présentateur - C'est pour cela qu'elle sera suspendue par les cheveux ? C'est de cette façon qu'elle sera chatiée le jour du Jugement ?
Omar Abdelkafy - non ! Cela commence dès la tombe ! [,..] "
Présentateur - Est-ce que le voile est une obligation prescrite dans la Charia islamique ? Car il y a des Musulmans qui le renie !
Omar Abdelkafy - Celui ou celle qui renie ce qui est nécessairement connu dans la Religion aura quitté l'Islam !
Présentateur - Ils disent que l'ordre a été donné pour les femmes du Prophète uniquement.
Omar Abdelkafy - non, Allah a dit aussi : "et les femmes des Croyants", et donc si elle ne met pas le voile, elle ne fait pas partie des femmes Croyantes! [...]
Présentateur - Et comment va-t-elle profiter de sa jeunesse ?
Omar Abdelkafy - Qu'elle ne penche pas et qu'elle ne fasse rien pour que les autres penchent vers elle !
Présentateur - Mais aucun homme ne va la regarder !
Omar Abdelkafy - Si ! Lorsqu'elle mettra le voile, Inch'Allah, il n'y aura que des hommes vertueux qui la demanderont en mariage, quant à celle qui se dévoile, ceux qui la voudront seront comme des mouches qui sont attirées par certaines odeurs."
Il serait intéressant, vu sa dernière réplique, de demander à Omar Abdelkafy ce qu'il pense des femmes Occidentales.
La position du cheikh Omar Abdelkafy sur le port du voile pour la femme Musulmane n'est pas isolée, pendant une conférence sur "le droit des femmes" à la Mosquée Addawa, une oratrice voilée expliquait par exemple que pour les femmes afghanes "la burka afghane est un vêtement nécessaire du fait des conditions climatiques afin de protéger la beauté des femmes de l'aridité de la région."
Larbi Kechat participe également à des conférences sur d'autres sites en France et en Europe. Le 18,19 et 20 avril 2008, il était à la troisième rencontre annuelle des Musulmans de Corbeil-Essonnes organisée par les responsables de la Grande Mosquée de Corbeil-Essonnes.
Larbi Kechat, Safwat Hijazi et Tariq Ramadan à la Grande Mosquée de Corbeil-Essonnes
Larbi Kechat partageait la vedette sur l'affiche de présentation de cette rencontre avec des invités reconnus internationalement : respectivement sur les photos, les islamistes Safwat Hijazi et Tariq Ramadan.
L’imam Safwat Hijazi de l’université égyptienne Al-Azhar, intervenant régulièrement sur la chaîne de télévision égyptienne Al-Nas TV, est interdit de séjour en Angleterre pour cause d’appel à la violence terroriste et incitation à la haine. Sur ce lien, un extrait d’une de ses interventions sur la chaîne télévisée du Hamas Al-Aqsa TV, organisation classée comme terroriste par l’Union Européenne, où il exprime sa haine contre les Juifs.
Tariq Ramadan, très médiatisé en France, est spécialiste du double langage ("taqyia" en Islam). Dans les médias il prèche un Islam ouvert et tolérant tout en veillant à préserver le respect de l'identité Musulmane, (port du voile islamique, viande halal, etc...), mais dans les prédications dans les Mosquées et dans ses ouvrages, associé à son frère Hani Ramadan, c'est un Islam politique, un système gouverné par la Charia, incompatible avec nos Valeurs Démocratiques, qu'il met en avant.
Par ailleurs, Larbi Kechat diffuse sa pensée islamique à la jeunesse française. Une rencontre avec des lycéens du 16ème arrondissement de Paris, des futures élites françaises, a été organisée en 2008. Quelques extraits de ces échanges en gras italique ci-dessous en deux parties (partie 1 et partie 2) :
"Autrefois les américains ont instrumentalisé la Religion Musulmane, pourquoi à cette époque là, n'ont pas parlé du néo-christianisme ? Aujourd'hui Bush est régi par le néo-sionisme, le créationnisme et tout cela, pourquoi ?
[...]
Chaque fois que les circonstances l'exigent, on montre une cassette sur la chaîne Al-Jazeera pour effrayer les gens. Il ne faut pas se leurrer, il faut faire preuve d'intelligence, de réflexion, aujourd'hui nous sommes victimes de la médiologie: les médias se réduisent à l'image.
Regardez ce soir à 20h, premièrement des bribes d'images, et une interprétation qui ne fait que désinformer, on vous montre une parcelle d'images dans un contexte effrayant, regardez les liens qui sont faits, lorsqu'il y a un problème au niveau de la Société Générale, en France, pour certaines catégories de personnes. On va alors créer de toutes pièces un spectre d'horreurs. Pourquoi ? Pour détourner l'attention du spectateur.
Chaque fois qu'il y a un problème au niveau politique, social, ou économique, il faut téléguider un attentat, il faut poser une bombe. Pourquoi ? Pour que vigi-pirate envahisse l'espace public."
Larbi Kechat met en avant une pseudo-victimisation des Musulmans face à un complot américano-sioniste. Les Musulmans sont persécutés à travers le Monde, ils sont des boucs-émissaires, les Occidentaux organisent des attentats pour détourner les citoyens des réalités de la vie quotidienne et diriger leurs problèmes contre les Musulmans. Cette attitude de victimisation permet de mieux mettre en valeur, faire passer et propager les principes islamiques en imposant progressivement les Lois de la Charia.
Plus loin, il aborde le thème des manifestations très controversées des caricatures du Prophète Mohammed en 2005, ayant provoqué des révoltes importantes à travers le Monde Musulman :
"Dans notre perspective Musulmane, il est interdit de représenter le Prophète, nous sommes libre d'avoir cette pensée, n'est-ce pas ? Lorsque je viens vers vous pour dire, "tiens, votre manière de vivre ou votre comportement ne me plaît pas." Au nom de quel principe je me permets de vous dire cela ?
Je respecte, peut-être que je ne comprends pas mais je m'adresse à vous, après avoir tissé des liens d'amitié on peut parler librement, je ne comprends pas cette attitude, et vous allez aimablement expliquer votre point de vue. Moi ma seule réaction c'est le respect de votre façon de voir et de votre façon de vivre. Lorsque je vois un Chrétien faire le signe de la Croix, de l'extérieur je ne comprends rien, j'ai quelques connaissances intellectuelles mais un X qui vient de je ne sais où ? Pour la personne qui fait ce signe, ce geste à un sens profond et il faut le respecter."
[...]
"Il faut savoir dans quel contexte, très violent, ont eu lieu ces caricatures."
[...]
"Les médias en Occident ont gonflé le volume de ces réactions qui font peur c'est vrai à la télévision quand vous voyez les ambassades brûler au Moyen-Orient."
Larbi Kechat estime que le simple fait de dessiner le Prophète est un Blasphème et endoctrine ainsi les jeunes à respecter et imposer, sous couvert de respect de la Religion, la Loi Islamique de la Charia qui interdit toute représentation imagée du Prophète. Il oublie de préciser que la France n'est pas (encore) sous la Charia, que la critique, la dérision par la caricature est un droit, une Liberté d'Expression chèrement acquise pendant le Siècle des Lumières, une arme contre la progression du Fanatisme Religieux.
A partir du moment où l'Islam devient un phénomène de société visible en France, par la construction de Mosquées Cathédrales, les boucheries Halal, le port du voile islamique, les prières de rue, les repas spéciaux mis en place dans les écoles républicaines et laïques, etc.., qu'il n'est plus cantonné dans le seul cadre privé, il devient alors normal et autorisé de l'analyser, de le critiquer, voire de s'en moquer par la caricature et avec toutes "les armes" dont disposent les intellectuels et journalistes.
Ce que Larbi Kechat ne voit pas, c'est que la Caricature fait partie des Valeurs Occidentales, "c'est le respect de votre façon de voir et de votre façon de vivre", que Larbi Kechat explique vouloir défendre dans ses propos. Il minimise les impacts du phénomène, l'Occident ayant "gonflé le volume de ces réactions", alors que plusieurs ambassades ont été brûlées à travers le Monde.
Quel Islam sera enseigné à la jeunesse Musumane dans la future Grande Mosquée Addawa ? Un Islam ouvert, diffusant un Message de Tolérance, de Respect entre Communautés ? Verra-t-on Youssef Al-Qaradawi, Saïd Ramadan Al-Bouthi, Safwat Hijazi, Omar Abdelkafy, Tariq Ramadan venir donner des prèches dans les grandes salles de Conférence de la Mosquée ? Les ouvrages de "Paix et Tolérance" de ces savants seront-ils consultables dans la future bibliothèque de la Mosquée ?
"Nous sommes dans une société laïque et moi je ne suis pas croyant, dans laquelle on ne fête que des fêtes Chrétiennes. Peut-être vous souvenez-vous qu'à un moment donné, il y a eu une commission STASI, et publiquement, puisque vous avez l'air de suivre ce que je dis, j'avais approuvé une disposition qui n'avait pas été retenue.
C'était de supprimer au moins deux fêtes existantes pour leur substituer une fête Juive et une fête Musulmane."
Bertrand Delanoë - maire socialiste de Paris
"Plus nous sommes nègres, et plus nous sommes universels"
[...]
"Lorsque je suis arrivé à la mairie de Paris, j'ai donné un permis de construire pour une Mosquée rue de Tanger, permis de construire qui était bloqué, je regrette que les fonds privés n'aient pas permis encore que cette Mosquée existe.
Mais j'ai pris l'initiative avec mon ami Daniel Vaillant dès 2001, de créer l'Institut des Cultures de l'Islam, j'assume totalement, j'assume les trois-quarts de ces mètres carrés consacrés aux Cultures Islamiques qui enrichissent la culture parisienne." Comme j'assume les 1000 m², le quart de la superficie qui, sur fonds privés, sera dédié au Culte."
Bertrand Delanoë - maire socialiste de Paris
15:54 Publié dans politique, religion | Tags : mosquée, paris, addawa, larbi kechat, islam, islamisation, islamisme, antisémitisme, bertrand delanoe, fis, terrorisme, tariq ramadan, safwat hijazi, youssef al qaradawi, frères musulmans | Lien permanent | Commentaires (0)